On peut trouver mille et une listes de matériel à prendre avec soi pour un voyage à vélo. Quand on se prépare, on a tendance à vouloir toujours avoir un coup d’avance pour le moindre problème rencontré. On finit toujours par emporter bien trop de choses qui se révèlent inutiles par la suite…
Voici une liste absolument non exhaustive du matériel auquel il faut – ou il ne faut pas – penser.
Ce qu’il faut absolument emporter avec soi… et ce à quoi on ne pense pas forcément
Un filtre à eau
Cette recommandation s’applique évidemment pour les pays ou il n’y a pas d’eau potable qui coule dans les robinets.
Il existe plusieurs modèles et types de filtres à eau. Le notre est le MSR Guardian qui coûte certes, très cher, mais qui propose une cartouche permettant de pomper jusqu’à 10’000 litres d’eau. Dans la photo suivante, vous pouvez me voir en train de pomper fièrement de l’eau dans les toilettes d’une petite guesthouse dans un village kenyan. Ce filtre est excellent mais est plutôt fragile. Nous en avons toujours pris soin depuis 2017 et il aura tenu jusqu’en mars 2022, où une pièce en plastique a cassé au niveau du piston… Notre filtre n’est jamais tombé ou eu des chocs directs, nous l’avons toujours utilisé avec précaution. C’est donc uniquement une casse due à l’usure normale.
En cumulé, nous avons du l’utiliser pendant 150 jours à raison de 5l par jour utilisé, soit 750 litres filtrés. Ce qui n’est rien comparé à la durée de vie de 10’000 litres pour la cartouche de filtre. Malheureusement, c’est donc le filtre lui-même qui a tendance à mourir avant sa cartouche.
Une poche à eau (appelée aussi vache à eau)
Quelque chose de moins évident que le filtre à eau et pourtant qui s’est révélé être indispensable : nous avons pris avec nous une poche à eau de 10L . Cette poche nous permet de rapidement récupérer de l’eau « sale » et de pouvoir la filter dans nos bouteilles par la suite.
Une planche à découper pliable et un récipient hermétique
Si vous voulez faire la cuisine de temps en temps, ce sont deux objets qui manquent souvent aux kits de popote du randonneur. Mais pourtant, c’est indispensable pour pouvoir découper les légumes et avoir un récipient qui permet de stocker des restes.
Des boules Quies
Alors là, c’est un conseil qui peut littéralement vous sauver votre nuit. Nous avons passé de nombreuses nuits dans des petites guesthouses de villages systématiquement accolés à des bars qui passent de la musique à s’en faire péter les tympans toute la nuit. Oui, c’est culturel. La seule chose qui vous permet de résister, ce sont ces petites choses qu’on met dans les oreilles.
D’ailleurs, on a paumé notre boite en route et c’est bien triste car nous n’avons pas réussi à en retrouver sur place !
Du scotch noir
Je vous l’annonce tout de suite : c’est ma technique de réparation préférée. Je crois que je le sors au moins une fois toutes les semaines. Que ce soit pour réparer quelque chose sur le vélo, pour éviter les secousses des sacoches car leurs attaches sont trop larges par rapport au tube des porte-bagages, pour fermer les emballages et les flacons, etc., le scotch noir sera votre meilleur ami.
Des colliers de serrage plastique (Colson)
Mon mantra : tout ce qui ne peut être fait avec du scotch noir peut être réalisé avec des attaches Colson…
Ce qu’il est intéressant de prendre avec soi…mais qui n’est absolument pas nécessaire
un mesure chaine… pour éviter d’abîmer la cassette en gardant trop longtemps une chaîne détendue
des gants de réparation… pour éviter de se ruiner les mains à chaque intervention sur le vélo
des patchs autocollants… pour réparer le tissus de la tente et la moustiquaire afin d’éviter d’inviter les moustiques dans la tente. Peut aussi se réparer avec du scotch noir (je vous l’ai dit : tout est possible avec un peu de scotch noir dans votre vie)
Ce qui paraissait utile…mais qui finalement est complètement inutile
Je vous fais part du matériel que l’on a pris avec nous mais qui clairement aurait mieux fait de rester à la maison. Voici notre retour d’expérience.
Un panneau solaire
Là vous devez vous dire… mais quoi ? C’est trop utile pour recharger son téléphone. Sauf que c’est oublier que dans la majeure partie de la planète et hormis quelques zones reculées, on trouve toujours de l’électricité. De plus, la batterie externe vous permettra de recharger votre téléphone plusieurs fois. Le panneau solaire prend pas mal de place, est plutôt fragile et demande un entretien régulier dans les milieux poussiéreux/sableux et j’en passe. Concrètement, en roulant au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, nous nous en sommes servis… que deux fois ! Et au tout début du voyage lorsque nous pensions encore que c’était une bonne idée. Nous avons pu recharger pendant les pauses dans les petits restaurants le matin, le midi, le soir et surtout dans les guesthouse pendant la nuit.
Un chargeur dynamo USB
J’ai acheté un vélo (Riverside Touring 920) qui comprenait déjà cet accessoire. En tout honnêteté, je pourrai m’en servir plus, mais pour avoir une puissance de 3W, il faut avoir une vitesse constante au dessus de 15 km/h, ce qui est absolument impossible sur les petits chemins. Et 3W, c’est tellement faible à l’heure des chargeurs rapides de 15W et plus que c’est décourageant d’utiliser le chargeur dynamo.
Une batterie externe DE PLUS de 10’000 mAh
Ne plus avoir de batterie est vraiment le mal du 21ème siècle. Mais ce qui est encore pire, c’est la sensation de manquer de batterie. Alors pour régler cela, on achète de grosses batteries de 20’000 mAh et plus, qui pèsent une tonne et qui prennent de la place. Mais au moins, là c’est sûr vous ne serez jamais à court de jus. Je vous invite d’ailleurs à lire l’article suivant pour tout comprendre sur les batteries pour enfin comprendre pourquoi votre batterie ne charge pas votre téléphone autant de fois que vous ne le pensez
Une pompe à vélo AVEC manomètre
Une pompe à vélo, oui, clairement. Car il faut constamment ajuster la pression des pneus en fonction du type de route sur lequel vous roulez :
– basse pression sur les cailloux ou dans le sable
– haute pression sur la route goudronnée
Je pensais à tort que c’était utile de savoir exactement à quelle pression étaient mes pneus en pouvant le lire sur le manomètre de la pompe. Alors que finalement tout peut se faire au feeling, selon les sensations de route et en pressant le pneu avec ses doigts. D’ailleurs, le manomètre a cessé de fonctionner dès le premier jour du voyage donc je n’ai pas trop eu le choix.
Une sonnette
Dans nos contrées ou le vélo est une activité sportive, le bruit de la sonnette est suffisant pour que toute personne s’écarte du chemin. Ici, en Afrique, ce n’est pas du tout dans la culture. Il suffit de gueuler un peu s’il le faut, beaucoup plus efficace.
Des garde-boue
Après des grosses pluies sur les pistes, la boue colle très bien sur nos pneus et il aurait été impossible de continuer à avancer avec des garde-boue. Cependant, il est possible d’utiliser des garde-boues que l’on peut rehausser, comme celui qui se trouve à l’arrière de mon vélo.
Un pantalon de pluie et des sur-chaussures
Oui, oui, j’ai bien ça dans mes sacoches mais je ne les ai jamais sortis. Sûrement parce que… quand il pleut trop, bah on s’arrête de rouler. Si ça vous fait plaisir de rouler sous la pluie, ça peut être utile cependant.
Conclusion
Moins, c’est mieux
Robin, grand poète du 21ème siècle et vivant à ce jour
En voyageant à vélo, on tend forcément au minimalisme. Parfois, cela prend plusieurs semaines, voire des mois avant d’arriver à trouver le bon compromis en terme de matériel. D’ailleurs, il ne faut pas oublier que même si on oublie quelque chose d’important, il est presque toujours possible de l’acheter sur place en passant par de grandes villes…
J’espère que cet article vous aidera à préparer votre matériel de voyage.
Je vous invite d’ailleurs à m’écrire en commentaire votre propre retour d’expérience sur du matériel indispensable ou au contraire qui s’est révélé être inutile.