Le matériel
raconté en histoires & images
Trike
Enfin cette montée est derrière nous ! Nous allons pouvoir nous élancer dans cette descente de plusieurs kilomètres.
Le casque est sur la tête, les mains sur les commande, on peut relâcher les freins.
Pour une machine sans moteur, la sensation de vitesse est démente, l'adrénaline monte en accord avec la vitesse.
Virage à gauche, ligne droite, attention, une épingle à droite ! Heureusement qu'on est devenu bons pilotes en quelques mois... Le moindre faux-pas nous entrainerait en bas de la falaise mais les 3 roues du trike nous offrent une stabilité déconcertante.
La descente est finie ? On peut s'arrêter un moment respirer alors, en restant bien confortablement assis sur le trike, évidemment !
Vélo
Les cailloux défilent sous mes roues à toute vitesse, tandis que la quiétude et le silence me suivent inlassablement depuis plus de 10’000 kilomètres maintenant.
La petite reine qui m’emmène au bout du monde tient toutes ses promesses. Solide, durable, silencieuse, grimpeuse, rapide, jamais elle n’a entaché sa réputation d’excellente compagne de voyage.
Toujours aux avant-postes dans les montées de cols, elle se fait cependant vite rattraper par ses collègues à trois roues en descente.
Evidemment, tout n’est pas rose, et il nous arrive de nous fâcher lorsqu’elle me tape un peu fort sur les fesses. Heureusement, je n’ai pas l’âme rancunière, la liberté que m’offrent deux roues dans un tel périple vaut bien quelques douleurs au postérieur !
Pas la moindre casse mécanique depuis le début, ce Specialized AWOL a été monté pour résister aux terribles montagnes du Pamir, et plus encore ! Voyons où cette guerrière est encore prête à m’amener…
Tech
Décollage du drone. Le coeur bat un peu plus vite que d'habitude. Normalement, tout devrait bien se passer une fois de plus, comme c'est le cas depuis le début du voyage.
Un drone...Voilà le voyageur 2.0. Nous l'assumons, nous sommes des geeks qui adorons autant la nature que la tech.
Voyager à vélo, c'est pourtant faire preuve de minimalisme quant aux nombres d'objets qu'on prend avec soi. Il faut forcément arriver à faire des concessions et bien souvent, c'est après plusieurs mois de voyage qu'on apprend à se libérer progressivement de vêtements excessifs ou d'objets qu'on pensait utiles.
Là où nous sommes arrivés à 2 caleçons et 2 paires de chaussettes, nous avons toujours avec nous 2 ordinateurs, 3 appareils photos/vidéo, un nombre infini de cables et chargeurs divers pour répondre à toutes les situations. Nous faisons des films et des photos. Oui, c'est notre vice mais aussi notre force, car cela nous permet de produire des photos et vidéos dont nous sommes fiers.
Energie
Pas de prise secteur, pas de soucis !
Ce matin, le soleil rasant est déjà suffisant pour en tirer sa puissance, pour se réchauffer nous-même déjà car le thermomètre est descendu sous la barre fatidique des 0ºC mais aussi utiliser nos panneaux solaires photovoltaïques pour charger nos téléphones et batteries externes. Accrochés à l'arrière de nos Veltop sur les trikes, ils produisent même en roulant !
Tiens, on va aussi charger l'enceinte Bluetooth pour écouter le dernier album de Danger (qui est très bien).
Montage
Faire une vidéo, c'est simple. Un simple téléphone suffit. Faire une bonne vidéo, c'est une autre paire de manches.
Dans nos films, nous sommes à la fois acteurs et réalisateurs. Le film doit rester un plaisir. Ça l'est la plupart du temps car filmer et monter des vidéos est une passion commune. Mais il faut garder en tête que pour produire un épisode vidéo, cela correspond à presque 2 jours de montage !
Et puis filmer tout en étant acteur, c'est un peu tuer l'instant. Quand on sort la caméra, c'est très difficile de conserver l'authenticité et l'action directe. L'un de nous devient cameraman et les deux autres deviennent un peu acteurs...
On se dit quand même que c'est plus simple d'avoir une équipe de film. On pourrait se consacrer entièrement au vélo et à l'aventure ! Ou alors, est-ce que filmer et produire des vidéos, c'est pas ça aussi l'aventure ?
Couchage
Le soir est venu, il est temps de trouver un endroit où dormir. Un regard à droite, rien. à gauche, une petite route s'écarte du chemin principal . Nous tentons notre chance. Grand bien nous a pris, ce chemin nous amène à un champ fraichement coupé qui nous donne une vue imprenable sur la rivière au loin.
Pas le temps de s'émerveiller sur la nature encore, il faut monter le camp. Mais c'est quoi le camp ?
Le camp, c'est d'abord la tente, rangée dans son sac, elle ne prend pas beaucoup de place. Il y a même les piquets, les montants, la toile et le sous-tente dans le sac.
Ouf, la tente est installée. Maintenant il faut installer le lit. Le matelas gonflable est tout petit quand il est plié dans son sac et pourtant il convient parfaitement à oublier les quelques cailloux sur lesquels nous allons nous allonger ce soir.
Nous déplions le sac de couchage. Mais pas sûr qu'on en ait besoin ce soir tellement il fait chaud ! Heureusement qu'on a aussi ce drap fin en soie. Il nous permet de ne pas salir le sac de couchage.
Outils
Pssssch... Ce bruit caractéristique d'un pneu qui se dégonfle. Nous sommes sur ce chemin caillouteux depuis maintenant une journée et demi, il fallait bien que ça arrive ! Bon, mettons nous tranquillement à l'ombre quitte à passer un peu de temps, autant le faire avec un peu de fraicheur.
Arlen se demande si ce n'est pas aussi le moment d'intervertir ses pneus entre le pneu arrière qui est à un stade critique d'usure avec un des pneus avant qui sont moins usés. Cela semble être une bonne solution d'urgence car on doit encore tenir plusieurs centaines de kilomètres.
Il ne faut pas s'énerver. On peut en profiter pour s'étirer, manger les noix qu'on a acheté le matin même. C'est bon, c'est déjà réparé ? Ok, c'est reparti !
Trousse de toilette et secours
Où sont passés les crèmes de jour, de nuit, le déodorant, les shampoings et gels douche ? C'est limite si on a pas du couper la brosse à dent en deux pour économiser encore du poids et de la place.
À vrai dire, à quoi ça sert de se faire beau et de sentir bon quand de toute façon, on va se retrouver sous les pots d'échappement des voitures et dans la poussière collante la demi-heure d'après ?
Par contre c'est toujours un plaisir de se baigner et laver dans les rivières, à poil si possible !
Bon, pour comprendre totalement la scène, il faut regarder cette vidéo.
Le soir est venu, comme le veut la tradition, c'est l'heure de trouver le plus beau des campements.
On suit nos ancêtres, les chateaux sont construits en haut des collines, ainsi seront nos tentes !
Il faut donc gravir l'ultime mont, en dehors des chemins battus. Pas question pour autant de pousser le trike, il faut affronter cette montée de coté.
Mais très vite, je sens mon trike vaciller , l'angle est trop important et c'est déjà trop tard. La seconde d'après, je me retrouve les 3 fers en l'air.
Ça va ? me demandent Arlen et Firmin en rigolant du ridicule de la situation plus qu'en s'inquiétant réellement.
Je lève le pouce en signe de réponse. De toute façon, pour la moindre blessure, nous sommes équipés dans notre kit de secours.
Bon les gars, par contre, vous pouvez m'aider pour me sortir de là ?
Eau
Pour ce soir, on aura toute l'eau qu'il faudra grâce à cette fontaine. On filtre pour être sûr de ne pas tomber à nouveau malade...
Dans le Pamir, sous le soleil de plomb du Tajikistan, on boit 3 à 4L d'eau par personne. Sans compter l'eau pour cuire les pates ou nouilles instantanées qu'on trouve à profusion dans les magasins-containers parsemés sur la route.
Evidemment, très difficile de trouver un réseau d'eau potable dans les villages, encore moins dans le désert montagneux qui s'étend à perte de vue. Une seule solution, pomper !
Grâce à notre incroyable filtre à eau, nous n'avons pas à tirer une citerne d'eau avec nous, ni des pastilles chimiques. En plus, ça fait les bras, hein Firmin !
Vestimentaire
Après de nombreux changements de plans consécutifs, on s'est retrouvé à Téhéran en partance pour le Pamir sans affaires chaudes pour affronter les cols à plus de 4000 m d'altitude où il peut neiger même en plein été.
Je vous laisse imaginer essayer des sacs de couchage d'hiver dans les boutiques de Téhéran le tout sous une température de presque 40ºC...
Le truc marrant, c'est que les marchands nous indiquent souvent les copies et contrefaçons qui sont bien moins chères (bien que souvent de moins bonne qualité).
Nous avons tous les 3 achetés une veste "Jake Wolfking", soit Jake le Roi des loups au lieu d'une "Jack Wolfskin" soit Jack Peau de loup. Excellent !
À portée de main
Robin
Tout ce dont j'aurai besoin dans la journée se trouve dans ma sacoche. Mes lunettes de soleil et la crème solaire pour les journées ensoleillées. Le porte monnaie pour les dépenses au quotidien et le passeport pour les hotels et frontières. Des cartes de visites pour tous les curieux qu'on croise sur la route.
Firmin
Ça a l'air d'être un peu l'anarchie là dedans, mais il y a bien tout ce dont j'ai besoin au quotidien. Même pas besoin de m'arrêter, il me suffit d'ouvrir la sacoche en roulant pour prendre une photo, mettre mes lunettes de soleil, ou sortir mes écouteurs. Je ne me sépare jamais de cette sacoche, ni la journée, ni la nuit !